Réapprendre à respirer.
par Stéphanie Bédard
photo par Sabrina Jasmine, St-Jean-de-la-Porte, France 2014
Bien humblement, j’ose me prononcer par écrit sur c’qu’a été cette période revirée à l’envers, sur ce genre de rebrousse-chemin en apparence qui n’était finalement que 2 pas en arrière pour mieux en faire dix devant…
si t’as pas marre d’en entendre parler (parce que moi, un peu), j’t’offre ce segment personnel de ma vie… tu en fais c’que tu veux par la suite. ;)
À l’époque de l’avant, tout était pas pire planifié dans ma vie (mon signe astrologique primaire est Vierge, ça t’donne une idée à quel point?). Toujours eu un plan A, un plan B, un plan C, un plan D, etc (tu comprends que je suis hyperactive?). J’les ai vus peu à peu se dissiper tel un mirage qui disparaît lorsque tu t’approches trop près.
En premier, la musique.
Oups! shows annulés, pu rien, tout le monde se garoche en ligne, j’comprends pas trop pourquoi mais le contenu se multiplie et se multiplie gratuitement, “regardez-moi, j’existe encore”, “on va s’faire du bien, on va s’divertir le mal” (toutes ces réponses sont bonnes, j’suis aucunement dans le jugement), les gros événements se font annuler jusqu’à la fin août, c’est la mort de la culture et des arts vivants.
En deuxième, la restauration.
Oups! Un vendredi 13, une cliente de chez Sushi à la Maison (où je travaillais à temps partiel pour la belle Geneviève Everell) me dit que les toutes les écoles ferment. Ce sera pas long pour les restos, bien évidemment. 4 jours après. Bam!
En troisième, les hébergements de tourisme.
Oups! J’me r’trouve avec 2 habitations à payer parce qu’y’en a une des 2 que j’peux pu louer. Charge financière multipliée par 2, beaucoup moins de revenus. Mmmmh. J’vais aller travailler en construction avec mon père, y a justement besoin d’aide pour poser des planchers!
En quatrième, la construction.
Oups! Tous les chantiers sont fermés! Moi qui m’étais achetée des bottes à cap d’acier neuves. Le confinement est officiellement demandé. J’me confine en Mauricie, toujours ben mieux être dans l’bois que dans mon 5 et demi à Montréal! ‘Ramasse mon touffu d’Edgar, laisse l’atelier de savon à Montréal, ciao, ciao, on va faire les sucres!
En cinquième… en cinquième?
Je l’sais pu, tiens. Y’m’semble que j’commence à arriver au bout, là!
J’me dis que ça y est, j’ai pu de solutions (ça arrive JAMAIS!), j’sais toujours pas si j’ai l’droit à la PCU (t’sais quand tu fais plein d’affaires?)… L’angoisse commence à m’faire mal dormir la nuit.
Et c’est LÀ, que j’abdique. Je me pitche en bas d’la falaise (au sens figuré, là!), comme tout le monde. Moi qui me pensais capable de survivre et d’y arriver pareil parce que j’suis Miss Solution pour tout, j’abdique. J’peux pu culpabiliser de pas tout avoir essayé pour que ça marche, ça marche pu, point.
Lâcher prise.
Et c’est dans ce lâcher prise que j’ai eu du fun. Je prends du temps pour moi entre les tournées pour vider les chaudières d’eau d’érable et la bouilleuse, j’me permets d’arrêter le hamster dans mon cerveau. J’vais m’en rappeler longtemps de cette période-là. Me suis réenlignée BIG TIME! Me suis promise de pas recommencer dans le tapis pour l’après. Parce que mon contrôle de l’avant devenait totalement épuisant à courir d’un bord pis de l’autre à tout faire moi-même.
Oh! Un ami me donne l’idée de faire des #SavonBienAller! YESS!
Next thing you know: j’rapatrie l’atelier de Montréal, j’m’installe dans le garage de mon copain…
Production de savons! C’est parti!
En me r’lançant dans tout ça par contre, je me suis rappelée c’que j’m’étais promis quelques jours plus tôt.
Pas recommencer dans l’tapis.
Slaquer la poulie un brin.
Comprendre que tout s’fait pas dans la minute.
Que ça m’prendra ben l’temps que ça prendra.
Pis on dirait que tout a été clair après.
T’sais quand on se réenligne qu’est-c’que ça fait…
J’ai vu le lien entre tout c’que j’faisais.
J’ai vu tout simplement parc’que j’me suis laissée le temps.
Ça change tout.
T’sais, j’le vois où j’m’en vais maintenant. J’comprends où sont mes forces et mes faiblesses.
J’délègue maintenant. J’m’épuise pu.
Je lâche la job quand c’est l’temps. Même si j’suis préoccupée.
J’m’attarde à Rencontrer les gens quand j’ai des appels pis que j’suis dans le milieu de quelqu’chose.
Pis parc’que c’est bien minime c’que j’ai perdu versus c’que j’ai gagné,
j’me pose. Je respire.
Je vis ici et maintenant.
L’entends-tu?
Inspire, Expire.
Inspire, Expire.
Inspire, Expire.
… pis c’est drôle, tout se place sur mon chemin juste où il faut.
À point. Tout simplement.
Oh! … et parenthèse sur “se réinventer”: t’as tout lu mon histoire? J’suis pas toute seule dans cette hyperactivité-là dans le milieu de la culture.
… qui a dit qu’on l’faisait pas déjà en masse?
Inspire, Expire.
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